GESTION DE L'ENTREPRISE
Vous arriverez sur le marché du travail avec plusieurs options d’emploi que vous devrez étudier en fonction de votre intérêt et de vos objectifs professionnels. Vous pourrez chercher un emploi dans un bureau ou un organisme (salarié) ou offrir vos services professionnels à divers clients (comme travailleur autonome) ou encore créer votre propre entreprise et embaucher du personnel pour vous assister dans vos tâches. Ce sont ces choix et leurs implications que nous aborderons dans ce module.
Pour déterminer si une personne doit être considérée comme un salarié ou un travailleur autonome, Revenu Québec a retenu six principaux critères qui permettent d'évaluer le degré de subordination existant entre le travailleur et l'employeur. Ces critères sont interdépendants et doivent être analysés dans leur ensemble.
Une subordination existe si un rapport d'autorité est exercé par l'employeur sur le travailleur. Ce rapport d'autorité peut se manifester par:
La subordination est le critère le plus important et peut-être décisif lors de l'analyse des faits permettant de distinguer le salarié du travailleur autonome.
Les facteurs suivants indiquent généralement que le travailleur a le statut de salarié :
Pour le travailleur autonome, la personne qui donne le travail ne fixe habituellement pas les horaires ou le lieu de travail, ni les moyens qu'il doit utiliser pour exécuter le travail. Le travailleur autonome peut se faire aider, ou se faire remplacer, et peut (/devrait) offrir ses services à plus d'un donneur d'ouvrage.
Dans une relation entre un employeur et son employé, l'employeur assume les dépenses d'exploitation de l'entreprise et l'employé ne court aucun risque financier.
Le travailleur autonome, quant à lui, a la possibilité de faire des profits et il doit assumer le paiement des dépenses d'exploitation de sa propre entreprise ainsi que les risques de pertes.
Les résultats financiers de l'entreprise de la personne qui donne le travail n'ont pas de conséquences directes sur la rémunération du salarié. Il bénéficie de vacances annuelles ou de congés payés et d'avantages sociaux. Quant au travailleur autonome, il paie ses frais :
Dans une relation employeur-employé, l'employeur est généralement propriétaire des outils et des matériaux. Il fournit à son employé tout ce qui est nécessaire pour l'exécution du travail. Il assume les frais d'utilisation. Le travailleur autonome fournit habituellement son équipement et ses propres outils et en assume les frais d'utilisation.
Si le travail exécuté fait partie intégrante des activités de l'entreprise de l'employeur, il y a probablement entre eux une relation employeur-employé.
Par exemple, une personne qui vend les produits d'une entreprise peut généralement être considérée comme un salarié lorsque la vente fait partie des activités propres à cette entreprise commerciale. Un consultant externe est un travailleur autonome si les services qu'il rend à l'entreprise ne font pas partie des activités habituelles de celle-ci.
Le salarié tire habituellement sa principale source de revenus du travail effectué chez un seul employeur, contrairement au travailleur autonome qui peut rendre des services à plusieurs clients.
Les services d'un travailleur autonome sont généralement retenus pour accomplir une tâche précise. Celui-ci est libre du choix de la méthode à utiliser pour atteindre les résultats escomptés. Dans ce cas, la relation d'affaires cesse lorsque le travail prévu par un contrat est terminé.
Ce critère fait référence à l'entente qui peut exister entre les deux parties concernant certaines conditions de travail. À titre d'exemple, les faits suivants peuvent être pris en considération :
Selon le Code civil du Québec:
Au plan fiscal:
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Toute entreprise est exploitée sous une forme juridique. Renseignez-vous sur les principales formes afin d’opter pour celle qui convient le mieux à vos besoins et objectifs. Les formes juridiques d'organisation commerciale les plus courantes pour les petites entreprises sont:
Avant d’arrêter votre choix, consultez un avocat, un notaire ou un comptable pour vous assurer que la forme juridique que vous avez retenue est celle qui convient le mieux à votre entreprise ou rencontrez un conseiller dans votre centre local d’emploi, ensuite vous validerez avec un avocat, notaire ou comptable.
Le choix de la forme qui convient le mieux à votre entreprise dépend de plusieurs facteurs, notamment le type d'entreprise, le nombre de personnes associées à l'entreprise, votre désir de diriger seul l'entreprise ou de partager cette responsabilité avec d'autres, vos besoins en capitaux, les lois et règlements fiscaux et la responsabilité des dettes de l'entreprise.
À moins que la structure de votre entreprise ne soit très simple, consultez un avocat pour ce qui est des questions juridiques et un comptable pour les implications financières de votre projet.
Au Québec, les relations de travail sont encadrées par plusieurs lois. Le rôle de la Loi sur les normes du travail (www.cnt.gouv.qc.ca/fr/)est de protéger les salariés en imposant des conditions minimales de travail. Cette loi indique ce qui est légalement acceptable au Québec concernant notamment le salaire d’un employé, la durée de la semaine de travail, les congés et les congédiements.
Un employeur peut aller au-delà des normes prévues par la loi et offrir des conditions de travail plus avantageuses à ses employés, mais il ne peut jamais imposer des conditions de travail moins bonnes. Les employeurs ont l’obligation de respecter ces normes. À défaut, ils s’exposent à des amendes ou à des poursuites.
La loi sur les normes du travail est d’ordre public : les clauses d'un contrat de travail qui prévoient des conditions de travail moins avantageuses que ce que la loi prévoit sont nulles.
La rémunération d’un employé est ainsi définie :
Une rémunération adéquate influence la productivité des employés.
Au plan légal, la rémunération s’appuie sur les règles de plusieurs lois qui déterminent ou encadrent les agissements des entreprises. Elles ont toutes pour principe d’éviter la discrimination injustifiée :
Voici des tableaux qui vous permettent d’établir votre choix d’emploi ou de négocier vos conditions salariales en toute connaissance des paramètres suivants
Formes de salaire |
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salaire de base |
varie avec l’ancienneté et le rendement peut inclure des commissions (vente), usage d’une voiture, etc. |
boni (prime) | montant payé à une personne ou à un groupe en fonction d’un rendement spécial |
participation aux profits | type de boni calculé en fonction de l’atteinte de certains niveaux de profits désignés à l’avance |
participation à la propriété | droit pour certains employés d’acheter des actions de l’entreprise à des conditions avantageuses vise la loyauté des employés à long terme appelé aussi régime d’intéressement |
paiements différés | formule pour les cadres supérieurs ayant des salaires très élevés étalement du paiement du salaire pour économiser de l’impôt et faciliter la planification financière |
Les normes québécoises établies par la Commission des normes du travail (CNT) |
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Salaire minimum | fixé annuellement par le gouvernement du Québec http://www.cnt.gouv.qc.ca/salaire-paie-et-travail/salaire/index.html#c4642 |
Semaine normale | aux fins du calcul des heures supplémentaires, la semaine normale de travail est de 40 heures. Cette norme ne s’applique pas aux cadres d’une entreprise ou au salarié qui travaille en dehors de l’établissement et dont les heures de travail sont incontrôlables |
Absence pour causes de maladie ou d’accident |
Vous pouvez vous absenter de votre travail, sans salaire, pour cause de maladie ou d'accident pour un maximum de 26 semaines sur une période de 12 mois. Ce droit concerne les salariés assujettis à la Loi sur les normes du travail qui ont au moins 3 mois de service continu à leur actif. Votre poste habituel et les avantages qui s'y rattachent sont protégés pendant la durée de votre absence. NoteLe droit de s’absenter pour cause de maladie ou d’accident ne s’applique pas à vous si vous avez subi une lésion professionnelle puisque vous êtes couvert par la Commission de la santé et de la sécurité du travail. |
Avis de licenciement collectif | Il y a licenciement collectif quand un employeur met fin à l’emploi de 10 salariés ou plus d’un même établissement sur une période de 2 mois ou met à pied au moins 10 salariés d’un même établissement pour une durée de plus de 6 mois. |
Jours fériés, chômés et payés |
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Harcèlement psychologique au travail |
Le harcèlement psychologique au travail est une conduite vexatoire qui se manifeste par des comportements, des paroles ou des gestes répétés :
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Avis de cessation d’emploi |
la durée de l’avis varie en fonction de la durée du service continue
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Vacances payées |
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Absences ou congés pour des raisons familiales ou parentales |
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Avantages sociaux |
NOTE : un avantage social n’est pas lié à un emploi particulier mais peut être réservé à certaines catégories d’employés |
obligatoires |
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facultatifs |
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Si vous choisissez d’être employeur, travailleur autonome ou que l’entreprise qui vous emploie vous confie la gestion des ressources humaines, voici les tâches que vous pourriez avoir à coordonner ou exécuter.
Le défi de toute entreprise est de savoir gérer et équilibrer les éléments clés de la pratique d’affaires :
Si vous êtes en démarrage d’entreprise, vous aurez à concevoir votre plan d’affaires afin de positionner votre entreprise avec réalisme et dans les meilleures conditions de réussite. Il vous faudra :
À chaque étape de son évolution, toute entreprise doit se doter d’une structure qui lui donne une certaine pérennité et doit exprimer clairement auprès de la clientèle et des employés le cadre dans lequel elle évolue et des orientations qu’elle se fixe. Il faut alors définir :
La stabilité de l’entreprise repose sur une gestion serrée des dépenses et sur la mise en place des outils de contrôle des revenus et des dépenses. Voici les activités que regroupe la fonction administrative de l’entreprise :
Dans le milieu de travail, la réputation d’une entreprise repose souvent sur la réputation de son équipe professionnelle. Pour attirer de nouveaux employés qualifiés, la stabilité, la qualité de vie au travail, les défis professionnels sont souvent des atouts. La gestion des ressources humaines est souvent un aspect sous-estimé dans la plupart des petites et moyennes entreprises. Celle-ci comprend les activités suivantes :
Le développement des affaires est une combinaison du positionnement stratégique de votre entreprise, de promotion et des ventes. Si le développement des affaires est la pierre angulaire du succès d’une entreprise, c’est aussi souvent la bête noire du professionnel. Vos clients actuels, votre réseau de contacts, la valeur ajoutée de votre pratique par l’innovation dans les services offerts sont tous des atouts qui vous serviront. Les tâches qui vous attendent dans cet aspect vital de votre entreprise sont :
Dans chaque entreprise, on confie à un responsable la gestion de projet. Son rôle est d’assurer la bonne conduite du projet à la satisfaction du client, avec un contrôle adéquat des ressources financières et humaines affectées au projet dans un processus d’amélioration continue dans la conception et la réalisation des mandats. En voici les aspects :
Vous gérez vos revenus et dépenses professionnelles dans le cadre de votre impôt personnel et les déductions admises sont plus importantes que pour les salariés :
Cependant, vous devez tenir compte du fait que vous aurez à payer, en sus de la vôtre, la part de l’employeur pour l’assurance maladie, le régime des rentes du Québec et le Régime québécois d’assurance parentale. Autres recommandations:
En règle générale, il est habituel d’avoir la répartition du revenu brut suivante:
De bonnes nouvelles sur l’évolution du marché du côté des statistiques récentes. Il y a de plus en plus de travailleurs autonomes en architecture de paysage ((29 % par rapport à 11 % dans l'ensemble des professions en 2006, selon les données du recensement) la demande de services en architecture du paysage a augmenté fortement au cours des dernières années (près de 10 % par année entre 2003 et 2008, selon les données de Statistique Canada) Étant donné que la tendance à la hausse de la demande de services en architecture du paysage devrait se maintenir, on prévoit que le nombre d'architectes paysagistes augmentera de façon notable au cours des prochaines années. Ainsi, le revenu moyen d'emploi des architectes paysagistes qui travaillent à temps plein et à l'année a augmenté de 70 % entre 1990 et 2005, soit beaucoup plus que dans l'ensemble des professions (42 %), selon les données des recensements. Dans la même optique, la proportion de ceux qui travaillent à temps plein et à l'année est passée de 28 % à 70 % au cours de la même période, illustrant éloquemment la hausse du volume de travail effectué par les architectes paysagistes. |